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Un excès d’optimisme pour expliquer l’addiction aux jeux de hasard ?
Jeudi, 17 octobre 2013Des chercheurs de la ville de Lyon, en France, sont parvenus à démontrer que le jeu pathologique serait la conséquence d’un excès d’optimisme. Dirigée par M. Jean-Claude Dreher, un célèbre neurologue, l’équipe de chercheurs a mené divers expériences prouvant que l’optimisme occulterait certaines informations importantes au cerveau. Parmi ces informations primordiales, on trouve la conscience du risque. Alors, être optimiste nous empêcherait-il vraiment de voir la réalité en face ?
Être optimiste ou conduire le cerveau à nier les risques ?
Une équipe de chercheurs dirigée par le neurologue Jean-Claude Dreher a démontré qu’un excès d’optimisme serait l’un des principaux facteurs de la dépendance aux jeux de hasard. A la suite de plusieurs expériences, les chercheurs ont pu exposer un bilan qui se veut assez proche des conclusions soulevées par un magazine scientifique un peu plus tôt ce mois-ci. En effet, la revue Nature Neuroscience avait déjà révélé que voir la vie en rose permettait de combattre le stress mais empêchait en contrepartie d’avoir pleinement conscience des risques qui nous entourent. Incapables d’agir de façon adéquate face au danger, les joueurs trop optimistes seraient plus susceptibles de souffrir d’addiction que les autres.
« Incapables d’agir de façon adéquate face au danger, les joueurs trop optimistes seraient plus susceptibles de souffrir d’addiction que les autres ».
Si le magazine avait expliqué qu’un dysfonctionnement au niveau des lobes frontaux du cerveau était la cause concrète de cet excès d’optimisme, le groupe de chercheurs lyonnais s’est quant à lui contenté d’exposer deux hypothèses pour expliquer l’influence qu’a l’optimiste sur la dépendance aux jeux de hasard. La première, appelée « biais de distorsion des probabilités » explique pourquoi les joueurs ont du mal à estimer correctement leurs probabilités de gains dans le temps et dans l’espace. La deuxième, baptisée « élévation de l’hypothèse », est la conséquence de la surestimation chronique des probabilités de gains par les joueurs. Les chercheurs ont donc confronté les résultats des expériences menées sur deux groupes de vingt volontaires. L’un des deux groupes n’était composé que de joueurs pathologiques.
Un attrait incontrôlable en dépit de la notion de risque
Par le biais de cette comparaison, l’équipe dirigée par le neurologue Jean-Claude Dreher a prouvé que les joueurs pathologiques ne pouvaient refréner leur excès d’optimisme, et ce malgré de très faibles probabilités de gains. Les exercices qui ont été proposés aux volontaires les contraignaient à faire face à leurs responsabilités. Joueriez-vous si vos chances de gagner 20€ étaient de 100% ? Oui naturellement. Mais miseriez-vous votre argent pour gagner 1 000€, en sachant que vous n’avez qu’une chance sur cent de gagner ? Les joueurs pathologiques ont répondu oui aussi. L’objectif de cette expérience a permis de distinguer la perception subjective des joueurs par rapport aux probabilités qui sont, elles, bien objectives.
La distorsion perspective dont souffrent les joueurs atteints d’addiction entraîne donc une surévaluation des chances de gains, tout cela à cause d’une tendance à l’optimiste beaucoup trop prononcée. Reste qu’il n’est pas évident de trouver le juste milieu de nos jours… Doit-on laisser tomber nos ondes positives pour adopter un comportement pessimiste qui nous rendra stressé voire même névrosé ?