Casino News
L’AFJEL pour contrecarrer l’ARJEL
Dimanche, 27 mars 2011
En Juin 2010, L’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne) lançait sa toute première campagne publicitaire télévisée « Marre de vous faire plumer ? ». Elle avait pour objectif de faire la promotion du bon consommateur, celui qui ne joue que sur des sites de jeux de hasard agréés. Le Président de l’ARJEL en personne, M. Jean-François Vilotte, en avait profité pour exprimer ses intentions : « non pas pour inciter les joueurs à jouer, mais encourager les joueurs qui souhaitent parier à le faire sur des sites agréés ». Depuis plusieurs mois, les mouvements de contestation se multiplient et personne ne semble vraiment croire aux paroles de M. Vilotte. Effectivement, la FDJ, qui a eu le monopole d’état longtemps avant la loi sur l’ouverture du marché des jeux en ligne à la libre concurrence, ne cesse de lancer de nouveaux jeux, et l’ARJEL fait peu de chose pour l’arrêter.
Dans une apparente volonté de bien se faire comprendre, l’ARJEL a dernièrement adressé aux divers opérateurs un courrier qui fait le point sur les limites de mises des joueurs. Est-ce une nouvelle tentative pour faire la promotion du jeu responsable, une volonté de limiter le jeu excessif ou le divertissement par crédit? La réponse semble un brin plus technique que cela.
L’ARJEL se sert de la limite de mises des joueurs comme d’une information clé qui lui permet de réguler directement les dépenses des parieurs les moins économes. En effet, cette question est demandée à chaque joueur lors de la création d’un compte en argent réel sur le site de l’un des opérateurs agréés. Une fois cette information obtenue, elle est transmise à l’ARJEL, ce qui lui permet d’encadrer le joueur plus facilement et de limiter ses dépenses.
Or, cette règle est appliquée de façon simpliste et le joueur qui a un seuil de mises de 100 € par semaine ne peut par exemple pas jouer simultanément sur 2 tables fixées à 50€ chacune, et ce quand bien même il n’est pas question pour celui-ci de miser une telle somme ! Parce que les plaintes des consommateurs ont été très nombreuses, quelques-uns des opérateurs agréés par l’ARJEL ont décidé de prendre les devants : ils ont décidé de former l’AFJEL (Association Française du Jeu en Ligne).

Au nombre de six, les membres et créateurs de l’AFJEL (Betclic, Chili Poker, Everest Poker, France-Pari, Sajoo et Zeturf), qui est présidée par M. Nicolas Béraud –actuel Président de Betclic Everest Group, cherchent à revendiquer deux éléments majeurs via ce regroupement pour le moins inattendu : une révision de la taxation sur le produit brut des jeux ainsi que la légalisation de l’offre concernant les jeux de casino en ligne.
Si l’AFJEL est déjà très bien perçue par certains professionnels étrangers des casinos en ligne et par la grande majorité des consommateurs, pour d’autres, le fait qu’elle ne soit constituée que de chefs d’entreprises révèle leur volonté de « se faire de l’argent plus facilement et sans contraintes ». Qui est le gentil, qui est le méchant ? Qui de l’ARJEL ou de l’AFJEL l’emportera dans cette guerre des jeux en ligne ? Bien que les actions de l’une ou de l’autre soient mitigées, toutes deux semblent pourtant vouloir bien faire.